Stratégie d’investissement

Ma stratégie d’investissement est orientée sur le long terme, la performance globale et la préservation du capital.

Afin de libérer de l'alpha, l'accent est mis sur les marchés les moins efficients (souvent des petites capitalisations et autres titres peu liquides) avec une approche de type "value" et "contrariante".
Les contraintes que je me suis fixé sont:
  • la minimisation des frais de transaction (donc pas de trading haute fréquence).
  • la minimisation (absence) des frais de gestion (donc pas de fonds: achats en direct).
  • la minimisation du temps nécessaire à sa gestion (donc pas d’intraday ni de stratégie de type long/short par exemple).
  • une espérance de gain rationnellement positive pour l’investisseur lambda (donc pas de positions purement spéculatives sur le Forex/matières premières, ni d’utilisation de warrants).
  • pas de vente à découvert, ni d’effet de levier par la dette ou trading sur marge.
  • pas d’utilisation d’outils de couverture dans la mesure où il réduiraient l’espérance de gain de façon globale.
Certains de mes amis vont m’en vouloir d’avoir posé autant de contraintes. Tant mieux pour eux si ils réalisent de belles performances par des stratégies plus « actives ».

Pour en revenir à ma stratégie, elle est de type « buy and hold » et met l’accent sur l’allocation d’actifs. Cette répartition d’actifs est basée sur le modèle de Markowitz. A l’intérieur de chaque classe d’actif, une sélection fondée sur l’analyse fondamentale est réalisée.

Voici l'allocation d'actifs stratégique:

Commentez, critiquez et proposez votre propre stratégie, c'est ainsi que nous progresserons tous ! ;-)

17 commentaires:

  1. Bonjour, j'ai plusieurs questions:

    1)Votre allocation d'actifs est elle fixée, ou faites-vous des ajustements au cours du temps ?

    2)Pouvez vous nous donner plus de détail sur la composition des 20% que vous consacrez à l'immobilier ? (et idem pour obligs et actions)

    3)Pas de matières premières? Dommage ! (elles représentent 90% de mes perfs !)

    Bonne continuation, et au plaisir de vous lire.

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  2. Bonjour CommoTrader,

    Pour répondre à vos question dans l'ordre:

    1) Le rebalancement n'est pas automatique, c'est les cash-flows des divers invetissements que je répartis de façon à garder un équilibre entre les différentes classes d'actifs. Par exemple, en ce moment, comme la partie consacrée aux actions à baissée, c'est vers ce marché que s'orientent tous mes cash-flows (dividendes, coupons, salaire, loyers). La part action va bientôt même monter à 34%, au détriment du cash.

    2) Pour l'immobilier, je passe par des SCPI de rendement (murs de magasins) comme IMMORENTE. Le rendement de 5,6% est très stable, il est intégralement reversé aux associés trimestriellement, ce qui procure une importante source de cash-flows.

    3) Pour les matières premières, je préfère acheter directement des parts de société productrices. Par exemple: Vermandoise pour le sucre, Rougier pour le bois ou encore SIPH pour le caoutchouc.

    Pouvez vous nous en dire plus sur vos investissements en matières premières ? Passez vous par des futures, des trackers, des options ou encore de la détention directe ? Et sur quels critères vous basez vous pour prendre vos décisions ?

    En tout cas, vous êtes le premier à poster un commentaire sur ce blog et je vous en remercie !

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  3. J'ai oublié de répondre à une partie de la deuxième question:

    Pour les obligations, je n'ai que des corporates et surtout des perpétuelles. Elles rapportent autour de 7%, il y a un peu de high yield mais j'évite le domaine des junk bonds qui demande trop d'analyse.

    Pour ce qui est des actions, je fais un peu de stock-picking en jonglant avec les approches de type Warren Buffet (focalisé sur les profits et l'avantage compétitif durable) et Graham (focalisé sur la valeur "net-net" d'une entreprise).

    Je publierai bientôt une liste complète des actifs composant le portefeuille, ainsi que quelques mesures de performances (rendement, ratio de sharpe...).

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  4. Bonjour Mehdi,

    j'ai deux questions en lien avec ce qui a déjà été dit:

    1- Pourquoi garder une allocation fixe? Tu pourrais rebalancer le portfeuille en fonction de l'attractivité (valorisation et perspectives de rentabilité future des différentes classes d'actifs).

    Pour les actions et les obligs tu pourrais te servir des données historiques (pour les US, celle de Shiller sont disponibles ici: http://www.econ.yale.edu/~shiller/data.htm) pour évaluer le potentiel futur.

    2- Pourquoi investir dans des perpétuelles plutôt que dans des obligs à plus courte maturité ? Je crains qu'elles ne souffrent pas mal si les taux (ou l'inflation) remontent ; 7 % me semble un taux assez faible dans l'absolu pour ce genre de risque.

    Bonne continuation avec ton blog.

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  5. Bonjour Ben,

    En fait mon allocation d'actifs n'est pas vraiment fixe, la répartition donnée ci dessus est juste un état d'équilibre.

    En ce moment par exemple, suite à la baisse du marché action, j'ai augmenté la part d'actions dans mon portefeuille (grâce à l'apport de nouveau fonds). Du coup, la part "immobilier" a baissé.

    Je m'éloigne donc un peu de l'objectif de répartition selon les opportunités qui se présentent. Ce décalage est progressif car la nouvelle allocation est uniquement obtenue en dirigeant les nouveaux cash flows (dividendes et nouveaux apports et pas en vendant d'autres actifs).

    Concernant les perpétuelles, en fait le risque de taux est faible car ces obligations sont majoritairement à taux variable. C'est d'ailleurs en partie pour cette raison que je les ai choisies: elle diminue la sensibilité globale de mon portefeuille à toute variation de taux d'intérêts.

    Voilà pour les 2 points que tu évoquais, tu soulèves des points très intéressants: merci. N'hésite pas si tu as d'autres remarques ou si tu désires partager ta propre stratégie.

    Très bonne continuation à toi en tous cas, je sais que tes analyses financières sont de qualité ! ;-)

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  6. Merci pour la réponse.

    Qui sont les émetteurs des perpétuelles que tu détiens (si tu veux bien le dévoiler)?

    Pour ma part, mon portefeuille personnel est encore petit. Ils se réparti entre actions et cash. En général j'alimente mon compte titre et mon PEA en cash quand le marché prend un coup comme en août dernier, et j'investi progressivement dans les mois qui suivent.

    Mais globalement en ce moment je garde pas mal de cash de coté.
    Mon PEA est investi à ~80 % et mon compte titre à 55/60% parce que sur les US je ne trouve pas grand chose d'intéressant (un peu par manque de temps pour chercher et bcp parce que les marchés me semblent assez chers, contrairement à ce que l'on a entendu depuis le début de l'année).

    Je n'ai pas d'obligs, pour les raisons exprimées ci dessus et aussi parce que l'offre de mon courtier (Binck) est assez pauvre pour ces instruments.

    Bon dimanche

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  7. Bonjour Ben,

    Avec Binck tu devrais avoir accès a ce marché sans problème(j'ai des obligs sur un CT Binck).

    Pour les perpétuelles à taux variable, il y a surtout des bancaires (BNP, CIC et SG notamment). Les coupons sont généralement calculés à partir des taux TMO ou TME + X%.

    Le point à prendre en compte c'est qu'elles sont généralement subordonnées (c'est à dire qu'en cas de faillite elles sont remboursées après les dettes "séniors" mais avant les actionnaires). Parfois le paiement du coupon dépend du paiement d'un dividende comme c'est le cas pour la Société Générale cette année, il faut donc lire le prospectus. :-(

    Il y a aussi d'autres obligations comme "CATS" émise par le groupe Casino. Tu trouveras des détails ici: http://www.oblig.fr/2009/06/lobligation-perpetuelle-casino-cats/


    J'avais publié la liste d'obligs que j'ai en portefeuille:
    http://alphapourtous.blogspot.fr/2011/08/portefeuille-au-31-aout-2011.html

    Voila, sinon, je n'en n'ai pas acheté depuis plusieurs mois car je ne les trouve moins intéressantes que ce que l'ont peut trouver sur le marché action.

    Tu parles du marché US... mais le marché Francais, tu le trouve cher également? (PER en dessous de 10 pour des boites largement profitables et solides financièrement !)

    A bientôt !

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  8. Hello

    les obligs sur Binck ne sont pas très intéressantes pour moi car je ne suis pas fan des bancaires et des souveraines. Et dans les industrielles il y a peu de choix et à mon avis pas à des prix attractifs, trop souvent au dessus du nominal avec des taux de 3-4%.

    Pour les hybrides bancaires l'histoire peut être bien à condition de les acheter très en dessous du pair quand elles sont à taux fixe.
    L'été dernier les hybrides bancaires se sont fait défoncer (les prix des obligs à taux fixes sont tombées pour certaines en dessous de 50% du nominal). Les banques en ont profité pour racheter certaines émissions à ~70% du nominal (c'est du refinancement pas cher et en plus c'est relutif pour leur capitaux propres). Evidemment les porteurs peuvent refuser les offres mais au risque de se retrouver avec un papier illiquide.

    A terme les banques vont retirer ces papiers car ils ne rentreront plus dans leur ratio Tier 1 sous le nouveau référentiel Bâle III donc tu peux jouer la réglementation mais il faut faire attention...

    Pour les marchés européens globalement ils ne sont pas chers. Je n'ai pas de donné pour calculer le PE de Shiller sur les marchés européens mais on doit être plus proche de 13-14x (à la louche), ça commence à être pas mal.

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  9. 100% d'accord !
    (et c'est rare venant de moi :D )

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  10. Salut,

    Est-ce que ta contrainte #2 exclut les ETNs/ETFs ? Si oui, ne crois-tu pas qu'ils pourraient te faire économiser des frais de transaction (et du temps !) ?

    Que veux-tu dire par "répartition basée sur le modèle de Markowitz" ? Pourquoi cette approche et pas une autre (p. ex. risk parity, min-variance, min-correlation) ?

    Lex

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  11. Bonjour Lex et bienvenue,

    La contrainte #2 à pour objectif de minimiser les frais de gestion. Les ETFs sur CAC 40 par exemple n'ont que 0,25% de frais de gestion et apportent directement une certaine diversification. Ce type d'instrument est donc acceptable (et même souhaitable) pour ceux qui recherchent une gestion passive et qui n'ont pas d'attrait pour l'analyse financière, ce qui n'est pas mon cas. C'est également un bon instrument pour les petits portefeuilles (<5k€) pour des questions de frais de transaction comme vous l'avez dit.

    Pour l'allocation d'actifs, que l'on utilise Markowitz ou risk parity (évolution qui reste tout de même très proche)l'objectif est toujours de rechercher des actifs peu corrélés entre eux afin de baisser la variance du portefeuille... Il y a une autre mesure intéressante du risque que j'apprécie: le max drawdown que vous connaissez déjà (je viens de faire un tour sur votre blog ;-) ).

    J'ai vu que vous utilisez "R" et Interactive Broker, pour moi cela suffit pour savoir que vous êtes sérieux.

    Je vous souhaite donc excellente continuation et au plaisir de vous lire !

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  12. Merci pour le compliment. ;)

    Je ne comprends pas très bien comment tu définis les poids de chaque classe d'actifs, ni quel est ton univers d'instruments (p. ex. actions du CAC 40 ?).

    As-tu backtesté ta stratégie ? Quels sont les résultats ? Quelle est la valeur ajoutée par rapport à un portefeuille de type risk parity sur un basket diversifié d'ETFs avec rebalancement mensuel ? De mémoire, mes backtests de telles stratégies sur la dernière décennie affichaient un ratio de Sharpe d'environ 1.2 (incluant les frais de transaction et les slippages, mais excluant le taux "sans risque" dans le calcul du ratio) et des max drawdowns < 20 %. Si ces résultats ne sont pas impressionnants, j'ai quand même trouvé qu'ils sont difficiles à battre compte tenu de la simplicité de la stratégie et de sa facilité d'implémentation (nécessite moins de 30 min par mois).

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  13. L'univers d'investissement est sans limites, le principal critère pour investir est le rendement de l'investissement et son impact sur le risque global du portefeuille.

    Voici pour les performances:
    Trois ans et demi de performances

    et ici (pdf plus complet)

    J'ai déjà réalisé pas mal de backtests sur des stratégies plus quantitatives mais ce que je fait actuellement est de l'investissement et non du trading. Il est très difficile (voir impossible) de faire du backtesting sur une stratégie basée sur l'analyse fondamentale. En effet, avant chaque investissement je lis les différents rapports annuels, j'essaie d'évaluer la qualité de la gouvernance d'entreprise, j'appelle les dirigeants... Mon backtesting est l'expérience de grands investisseurs (de Benjamin Graham à Warren Buffett en passant par Seth Klarmann) desquels je m'efforce de me rapprocher.

    L'allocation d'actif obtenue par un modèle est toujours approximative car les données utilisées ne sont pas parfaites (bruit, évolution des caractéristiques...). Il est amusant de suivre la corrélation entre 2 actifs au cours du temps: d'un mois à l'autre elle peut passer de 0,2 en moyenne à O,9 ce qui change drastiquement la composition du portefeuille optimal !

    J'évite donc de rester les yeux rivés sur ces résultats et de m'y fier aveuglément mais je m'en sers comme point de repère.

    A titre d'exemple, lorsque j'ai écrit cette page, mon allocation actions était de 30% et aujourd'hui elle est passée à 60%.

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    1. C'est intéressant car on a décidément une approche très différente des investissements. :-)

      Comment fais-tu pour sélectionner les entreprises à analyser si ton univers est sans limite ? Rien qu'aux États-Unis, il y a plus de 10 000 entreprises cotées en bourse !

      La corrélation est une mesure instable dans le temps, mais je ne crois pas qu'il faille la rejeter pour autant. La question de la stabilité revient à se poser la question suivante : est-ce que la corrélation observée sur les X derniers jours est un bon indicateur de la corrélation que je m'apprête à observer sur les Y prochains jours ? Tu peux t'amuser à faire varier les paramètres X et Y de 21 à 500 jours (soit d'un mois à deux ans) et observer dans quelle mesure les corrélations passées et futures sont liées.
      Par exemple, j'utilise la matrice de corrélations pour ajuster les poids de mes actifs : moins un actif est corrélé aux autres actifs qui constituent mon portefeuille, plus grand est son poids. Cependant, la corrélation n'a qu'un effet marginal sur les poids : elle ne peut modifier les poids que dans des proportions limitées d'environ +/- 10 % (donc si un actif est anti-corrélé au reste des actifs et que son poids initial est de 15 %, la corrélation devrait augmenter son poids jusqu'à 16.5 % au maximum). Je pense qu'il y a du bon dans la corrélation, mais qu'il ne faut pas l'utiliser aveuglément.

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  14. Oui il est impossible d'analyser toutes les sociétés du monde, même si l'utilisation de screeners réduit fortement le nombre de sociétés éligibles (tu en trouveras dans la rubrique "liens"). Lorsque je dis "sans limites" cela signifie que je ne rejette pas une idée d'investissement pour la seule raison qu'elle est éloignée géographiquement ou que la liquidité est trop faible.

    Par exemple concernant l'immobilier, j'ai cherché les pays dans lesquels le rendement locatif est élevé et qui ont de belles perspectives de croissance et j'ai ensuite cherché les moyens d'y investir. J'ai ainsi trouvé "Lippo Malls" qui détient des centres commerciaux en Indonésie.

    Autre exemple: en suivant le cours du "Baltic Dry Index", je me suis dit que le secteur du transport maritime devait souffrir et qu'il y avait peut-être de belles opportunités d'investissement... ce qui m'a fait découvrir quelques sociétés grecque (cotées à NY).

    Je surveille également l'évolution des terres agricoles et d'autres investissements alternatifs aux actions et obligations.

    Pour la corrélation, j'utilise également une matrice comme tout le monde et je suis d'accord avec toi sur le fait qu'il s'agit d'une mesure instable.

    Par contre pour l'impact de la corrélation sur l'allocation, si on prend 9 actifs fortement corrélés + un 10ème anti-corrélé, le 10ème devrait représenter autour de 50% du portefeuille ! Cela au lieu de 10% si il était corrélé comme les autres.

    Je suis tout à fait d'accord avec ta conclusion: "Je pense qu'il y a du bon dans la corrélation, mais qu'il ne faut pas l'utiliser aveuglément".

    Pourrais tu en dire plus sur la stratégie risk parity que tu utilises ? Par exemple, utilises-tu l'effet de levier? J'ai vu que tu traites sur le Vix (VXX) et je sais que ce n'est pas une couverture parfaite... quelle est ta conclusion en terme de hedging?

    Au plaisir de te lire.

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  15. Si le 10e actif est anti-corrélé aux autres, son poids est augmenté de 10%. Ainsi si son poids était de 10%, il passerait à 11%.

    La parité au risque consiste à attribuer des poids aux actifs de façon à ce que leur contribution en termes de volatilité soit équivalente. Ainsi, un actif dont la volatilité est de 20% aurait un poids inférieur à un actif dont la volatilité est de 15%.

    Enfin, je n'utilise pas le VXX comme couverture mais comme instrument principal (je suis short). Je couvre une partie de mon risque de marché en étant également short le S&P 500 via le SPY. J'espère traiter ce sujet de manière plus approfondie bientôt sur mon blog.

    A+

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  16. Bonjour,
    Vous avez choisi une bonne stratégie d'investissement pour le long terme. C'est une stratégie rassurante car on a pas besoin de surveiller le marché toute la journée mais on peut utiliser des ordres stops ou des options pour se protéger.




































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