mercredi 31 août 2011

Portefeuille au 31 août 2011

Comme promis, et devant l'insistance de certains, je vous présente ici la composition de mon portefeuille.

Actions:
Concernant le portefeuille actions, un grand nombre de secteurs d'activités sont représentés: énergie, télécoms, banque, assurance et ré-assurance, "luxe", agroalimentaire, traitement des déchets, et grande distribution. Je met luxe entre guillemets car je ne suis pas sûr de pouvoir y classer InterParfums.

Ce mois-ci, face à l'importante chute des cours, j'ai fortement renforcé mes positions en actions. Ce qui explique que cette classe d'actifs représente encore 38% du portefeuille total. Le pessimisme actuel favorise des achats a des prix attractifs: profitons-en !

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Portefeuille actions



Obligations:
Pour ce qui est des obligations, comme vous pouvez le remarquer j'aime bien les perpétuelles (elles payent une rente théoriquement éternelle) et celles à taux variable (afin d'être moins sensible aux variations de taux d'intérêt). Malheureusement pour la diversification, la plupart sont émises par des sociétés financières (à part AUSY et CASINO).

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Portefeuille Obligations
  

Immobilier:
Pour l'immobilier, il n'y a que deux lignes qui correspondent à des SCPI de murs de magasins. Rendements corrects et stables, très bonne diversification, bonnes équipes de gestion (mais quelques tensions au niveau du management de FICOMA apparemment), cash flow trimestriels.

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Portefeuille immobilier (SCPI)
 
Mes objectifs d'amélioration:
  • Diversifier en devises (Que de l'euro pour le moment)
  • Diversifier les secteurs des obligations (quasiment que des financières)
  • réequilibrer la part de l'immobilier (14% actuellement au lieu de l'allocation stratégique de 20%)

Malgré les événements de ce mois ci, je devrais faire du +5% cette année (contre 8 à 12% les années précédentes). En tous cas, c'est toujours mieux qu'un livret A ! ;-)

mardi 9 août 2011

L’importance du Ca$h


Le cash et ses équivalents ne rapportent presque rien et perdent généralement de leur valeur en tenant compte de l’inflation. Alors pourquoi garder le moindre centime sous cette forme ? Rationnellement, cela parait idiot.
La première explication est très simple et pratique : cela permet d’avoir de l’argent disponible rapidement afin de faire face à certains événements, et cela sans être contraint de solder d’autres actifs à un prix pouvant être défavorable. Cela vaut aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises et spécialement pour les groupes d’assurance.
La seconde raison est stratégique. Elle consiste à dire que le manque à gagner en termes de rendement entre le cash et les autres actifs (actions, obligations, immobilier …) est largement compensé par la limitation du risque de pertes d’opportunités. Je m’explique : cela évite d’être à court de « munitions » lorsqu’une occasion spéciale se présente et cela arrive régulièrement lorsque la majorité des acteurs du marché sont à court de cash.
Par exemple, ceux étant investis à 100% en actions avant un krach boursier n’ont pas la possibilité de racheter des actions alors que leur prix est tombé si bas que leur rendement  est devenu extrêmement intéressant. Seules les personnes ayant du cash peuvent investir dans ces périodes où « Cash is King ».
Détenir cette possibilité a une certaine valeur, au même titre qu’une option. La prime à payer correspondant ici au différentiel de rendement entre le cash et les autres actifs.
Garder du cash, rester patient et enfin, avoir le courage de l’utiliser au moment opportun (souvent alors qu’un fort pessimisme règne) sont pour moi les trois clés d’une bonne gestion du cash. Si l’une d’entre elles manque, les deux autres sont inutiles.
Mehdi Meziane, le 09 Aout 2011

samedi 6 août 2011

Krach sur l'or


Nous entendons tous à longueur de journée que l’or est une valeur refuge, que le prix de ce métal ne peut que monter, etc. Je suis contre cet avis général et je m’explique.

Quelques faits:
Ceux qui se sont positionné à l’achat dans les années 2000 (ou même avant) ont pu voir leur placement se multiplier par six, l’once d’or passant de 260 en août 2000 à 1700 dollars à l’heure où j’écris cet article.
La forte hausse de l’or ces dernières années est exponentielle (utilisez une échelle logarithmique: vous verrez une belle droite), en progression de 20% par ans environ.

Cette hausse s’explique notamment par :
  1. une grande méfiance des investisseurs vis à vis des marchés actions qui à conduit à d’important transfert de fonds des marchés action vers les matières premières (une sorte de « flight-to-quality »).
  2. une réaction aux différentes politiques d’assouplissement monétaires (Quantitative Easing, etc). Menant à un risque inflationniste et de dépreciation des monnaies, particulièrement le dollar.
  3. une crainte quant à la capacité de différents gouvernements à rembourser leurs dettes (allant de la Grèce aux USA, la liste et les montants en jeu sont rabachés par les médias à longueur de journée)
  4. des taux d’intérêt particulièrement faibles, limitant la concurrence d’autres placements.
  5. une vague de spéculation, accentuant le tout.
Aujourd’hui et malgré ces éléments, je suis prêt à me positionner à la vente sur l’or. En fait, c’est justement la disparition de l’ensemble des raisons précitées qui risque de produire un krach sur l’or étant donné la forte corrélation qui existe entre elles.
En effet, dans l’hypothèse d’une amélioration des conditions macroéconomiques:
les diverses craintes sur les dettes publiques s’effaceraient progressivement, le marché action reprendrait quelques couleurs, ce qui entrainerait la fin des politiques monétaires trop accomodantes et donc une hausse des taux d’intérêt. Garder de l’or aurait alors beaucoup moins d’attraits provoquant un retour des capitaux vers les autres classes d’actif et la vague de spéculation sur le métal jaune se trouverait impactée. La suite est mécanique, la baisse entrainerait des ventes forcées, qui entraineraient une plus grande baisse et ainsi de suite jusqu’à la panique qui entrainerait un krach d’une forte amplitude.
Plus en détail:
  • l’or ne rapporte rien (aucun dividende, intéret, loyer ou coupon n’est versé), ne crée aucune richesse en lui même: 1kg d’or aujourd’hui deviendra surement…(suspens)…1kg d’or demain ! En détenir correspond donc à de la pure thésaurisation ou de la spéculation selon le cas. Une hausse des taux d’intérêt renforcerait ce point.
  • Le fort pessimisme ambiant ne va pas durer éternellement et je considère que les craintes sont dans les cours (de façon exagéré, du à la nature humaine). Les USA ont perdu leur « AAA », la Grèce est officiellement en défaut de paiement partiel et il y a un grand risque de contagion… Oui, mais qui ne le sait pas ?
  • Beaucoup d’intervenants sont positionnés à la hausse avec un fort effet de levier, ce qui implique un risque de deleveraging (vente forcées) impressionnant si il y a retournement.
  • Un vieux dicton dit qu’il faut vendre lorsque le chauffeur de taxi vous conseille d’acheter… je ne prend pas souvent le taxi mais j’entends tous les jours de nombreuses personnes (toutes catégories socio-professionnelle confondues) se déclarer prêtes à mettre leur main à couper si l’or ne continue pas à grimper !
  • L’offre d’or est artificiellement limitée car gardée jalousement (et massivement) des des chambres fortes. Un jour, on risque de se rendre compte que l’importance de ces stocks est bien supérieure à tous les besoins de l’industrie et des bijoutiers… (cette raison n’a pas tant de poids étant donné que cette situation pourrait encore perdurer longtemps)
Pour finir, il est intéressant de voir les masses s’engouffrer dans l’achat de ces caillous brillants alors que certains paraissent prendre leurs bénéfices:
« In total, Soros had just under $1 billion in gold ETFs and related stocks at the end of December. 
After selling off his various holdings, that stake is now a mere $216 million. »
(CNN Money, 17 mai 2011)
Pour toutes ces raisons, et de façon très personnelle, j’estime à plus de 80% la probabilité pour que l’or continue de monter dans les prochains mois, mais si les cours baissent, la chute sera vraiment brutale et d’une forte amplitude (compte tenu des ventes forcées qu’elle engendrerait).
C’est la raison pour laquelle je vais acheter quelques puts out-the-money. En ce moment, le put de strike 1600 échéance décembre est vendu à 0,36 (parité=100)… pour ceux qui voudraient se risquer à mettre ces belles théories en application ;-) !